29 juin 2015

De Marseille à Beaufort-sur-Gervanne en courant

Une bonne tranche de bonheur et de liberté sur le GR9,
Un périple de plus de 450 km étalé sur dix jours, à travers: les calanques, le Lubéron, le Ventoux, les Baronnies,..






















Après avoir covoituré avec blablacar depuis Lyon, je débarque sur le vieux port de Marseille avec Axel, motivé pour m'accompagner quelques jours.

Nous longeons la côte au pas de course pour rejoindre le départ du GR98.
Nous tournicotons toute l'après-midi à travers les superbes calanques et les touristes, puis nous arrivons en soirée, exténués sur Cassis. Une bonne douche, une pizza offerte par un couple apitoyé de nous voir grignoter notre ration de riz, et au dodo sur la plage.

Nous rejoignons le GR9 sur le massif de la Ste Baume, et parcourons la crête sous un vent qui nous couche par terre, on ne fait pas les malins et sommes soulagés lorsque nous redescendons enfin, à travers la forêt sacrée de la Sainte Baume, avec sa grotte et son sanctuaire incrusté dans la falaise.

Cassis



Massif de la Sainte Baume

Nous traversons les villes de St Zacharie, Puyloubier, Jouques, nous nous perdons quelques fois et faisons de grands détours. En effet le GR n'est pas toujours indiqué et parfois, le célèbre marquage rouge et blanc disparaît, nous laissant dans de bien délicates situations, perdus en pleine nature à devoir se rationner l'eau ! Et les cartes peu précises téléchargés sur ma tablette, ne sont pas d'une grande aide.

Les journées s’enchaînent très agréablement, la météo est bonne et les paysages magnifiques, nous dormons un peu de partout: derrière une chapelle, dans un garage, au sommet du Lubéron.

Montagne Ste Victoire


Massif du Lubéron
Massif du Lubéron


Chapelle de Jouques




Massif du Lubéron
















Au sixième jour, à Cucurron après cinq heures de marche forcée avec seulement sept ou huit cerises dans le ventre cueillis la veille, fatigué et devant se reposer avant le trail de la maxirace, Axel me laisse à ma promenade.

Je continue donc la route seul, voyager seul ne me déplaît pas non plus. On est du coup plus ouvert, et les personnes rencontrés hésitent moins à venir échanger deux, trois mots, voir plus;
Comme par exemple ce couple de belges rencontrés peu avant le Ventoux, alors que je leur demande la position de l'épicerie la plus proche pour me ravitailler avant l’ascension, m'apprenant qu'il n'y en a pas à proximité, ils m'invitent chez eux, me vident leurs placards et après une bonne bière, du lard, des œufs brouillés, une discussion sympathique et un sac rempli de victuailles me laissent repartir.

Les Baronnies
Le Ventoux


Brantes




Je grimpe le Ventoux en fin d'après-midi et redescend en courant par une piste forestière en direction de Brantes. A la tombée de la nuit, dans le silence apaisant de la forêt, je surprends beaucoup d'animaux. A 20h30, je dépose mon sac de couchage sous le porche inhabitée de la maison forestière.

J'arrive sur Nyons le huitième jour en soirée. Je fais mes petites courses pour le soir et le lendemain.
Alors que je commence à quitter la ville pour trouver un endroit au calme oú dormir, je rencontre Edwige, la soixantaine, grande amatrice de rando et au grand cœur, en train de rentrer chez elle. Tandis que je lui apprends que je ne sais toujours pas où passer la nuit, elle m'invite spontanément. Je profite d'une bonne douche et je passe une bonne soirée à discuter avec son mari, policier à la retraite, pratiquant de course à pied, et d'idées rando avec Edwige.

Les jours suivants, je traverse Dieulefit, grimpe sur le massif des 3 becs, Saillans puis j'arrive le dixième jour dans la ville fortifié de Beaufort-sur-Gervane. Je squatte un abri prêté par un couple de vieux qui gentiment me font goûter les cerises de leur jardin.


Le lendemain matin, étant rassasié de kilomètres et ayant d'autres programmes en vue, je décide d'arrêter la rando et d'aller retrouver mon confort Chaponois.